LA THÉRAPIE PAR LE FROID : BONNE OU MAUVAISE IDÉE ?
Vous avez sûrement déjà entendu certaines personnes (non frileuses) vanter les mérites des bains d’eau glacée ? Très en vogue dans les pays nordiques, cette tendance déferle également en France. Cependant, les bienfaits de cette pratique font débat, y compris parmi la communauté scientifique. La Panda Team vous en dit plus pour savoir si vous avez intérêt ou non à l’ajouter à votre routine bien-être.
QU'EST-CE QUE LA THÉRAPIE PAR L'EAU FROIDE ?
La thérapie par le froid consiste à s’immerger dans de l’eau froide, à une température comprise entre 5 et 15 °C. Pour la pratiquer, plusieurs options sont envisageables :
le bain d’eau froide et de glaçons,
la baignade dans une piscine non chauffée,
la douche froide, durant laquelle vous passez un filet d’eau froide sur tout le corps,
la baignade en pleine nature, dans une eau froide, voire dans un lac gelé si toutes les mesures de sécurité ont été respectées pour percer un trou sans danger par des professionnels. Mais attention, cette dernière méthode présente certains dangers, comme nous l'expliquerons plus loin, et il est essentiel d'être accompagné.e.
Ensuite, il vous suffit de tenir dans cette eau froide, 30 à 90 secondes pour commencer, mais cela peut aller jusqu’à plusieurs minutes pour les plus habitués.
QUELS SERAIENT SES AVANTAGES ?
Souvent pratiqués par les sportifs de haut niveau pour accélérer leur récupération musculaire, les bains froids pourraient présenter certains bienfaits.
Lorsque votre organisme se retrouve immergé dans le froid, il va dans un premier temps produire de l’adrénaline et du cortisol, les hormones de stress. De ce fait, votre corps va hyperventiler, augmenter votre rythme cardiaque et dilater vos vaisseaux sanguins. Puis, une fois que votre organisme se sera habitué à cette température, il libérera alors de la sérotonine, de la dopamine et des endorphines, aka les hormones du bonheur. De quoi être pleinement détendu.e après cette séance.
L’ensemble de ce processus permettrait selon certains médecins de :
réduire l’inflammation,
réduire les douleurs musculaires et articulaires,
renforcer le système immunitaire,
réduire le risque de diabète de type 2,
améliorer le bien-être psychique.
Une étude aurait même démontré en 2016 qu’une douche froide quotidienne de 30 à 90 secondes permettrait de réduire de 29% les arrêts maladie annuels.
UNE PRATIQUE CONTROVERSÉE ET DÉCONSEILLÉE A CERTAINES PERSONNES
Si certains scientifiques affirment que les bienfaits de ces pratiques seraient essentiellement dus à un effet placebo, d’autres avertissent même de potentiels dangers. En provoquant une hyperventilation, les bains froids augmentent les risques de noyade si le nageur n’a pas pied ou si sa tête est immergée.
Également, ces baignades peuvent causer des lésions tissulaires sans gelure, avec des douleurs dans les extrémités lorsque le corps se réchauffe. Si ces effets disparaissent généralement en quelques minutes, ils peuvent cependant aussi s’étendre sur plusieurs années, voire provoquer une nécrose des tissus nécessitant une amputation des zones touchées.
Enfin, en cas de bain froid prolongé, le risque d’hypothermie est bien présent et en cas de survenue, nécessite une aide d’urgence pour réchauffer la personne touchée.
NOS CONSEILS POUR LA PRATIQUER EN TOUTE SÉCURITÉ
Vous l’aurez compris, cette pratique populaire n’est pas sans danger. Alors, si l’envie vous dit de l’essayer, voici quelques conseils à appliquer pour ne profiter que de ses bienfaits :
Consultez d’abord un médecin pour savoir si votre santé vous permet de supporter un choc thermique. Il est important de ne pas présenter de maladie cardio-vasculaire,
Commencez doucement ! Préférez d’abord la douche froide, à raison d’un mince filet d’eau froide de quelques secondes sur vos jambes, puis remontez petit à petit. Jour après jour, augmentez la durée de l’exposition pour atteindre 30 secondes, puis 1 minute.
Pratiquez plutôt les douches et bains froids le soir. Votre corps étant un peu plus chaud, cela aura plus d’effet et réduira les risques d’hypothermie.
Saviez-vous qu’un français sur trois rencontrerait des troubles du sommeil de façon régulière ? Les difficultés d’endormissement, réveils nocturnes et insomnies ne sont pas rares. Elles auraient d’ailleurs une forte tendance à augmenter avec l’âge, puisqu’un tiers des plus de 65 ans consommeraient des somnifères de manière chronique.
Et si tout (ou presque) était une question de perception de la lumière ?
LE RÔLE DE LA RÉTINE DANS LES TROUBLES DU SOMMEIL
Notre organisme est réglé sur un cycle circadien de 24 heures, dépendant de la lumière naturelle. La production de mélatonine, l’hormone du sommeil, dépend notamment de ce cycle puisqu’elle survient en fin de journée pour conduire progressivement à l’endormissement. Inversement, le corps en produit moins quand approche la fin de la nuit, pour permettre le réveil.
Or, certains neurotransmetteurs présents sur notre rétine pourraient réduire la production de mélatonine lorsqu’ils s’activent. Et d’après Claude Gronfier, chercheur en neuroscience à Lyon, ces neurotransmetteurs :
s’activeraient chacun en réponse à des types de lumières spécifiques.
ne seraient pas tous aussi actifs selon les âges.
ÂGE ET CONTRÔLE DE LA MÉLATONINE
Ainsi, les équipes de Claure Gronfier ont distingué deux types de neurotransmetteurs sur la rétine, dont l’activation bloque la mélatonine :
la mélanopsine : très sensible à la lumière bleue, ce transmetteur présent sur la rétine est particulièrement actif chez les jeunes.
les cônes S et M, et d’autres photorécepteurs : davantages sensibles à la lumière naturelle, il a été constaté qu'ils s’activaient chez les personnes âgées pour compenser la dégradation de la mélanopsine.
En conclusion :
D’après Claude Gronfier, les troubles du sommeil liés à l’âge seraient dus à une désynchronisation de l’horloge biologique causée par une baisse de perception de la lumière par la rétine. Pour y remédier, les recommandations seraient de s’exposer plus longuement à la lumière naturelle durant la journée, puisque celle-là est mieux perçue par les rétines âgées.
En vous calant davantage sur le rythme du soleil et en vous exposant dès le matin à la lumière naturelle, vous devriez plus rapidement resynchroniser votre horloge biologique sur le rythme circadien, en stoppant la production de mélatonine la journée et en l’encourageant le soir.
Nous vous souhaitons donc une bonne promenade au soleil, et une bonne nuit !